Friday, June 6, 2008

Faux numéro

Ces histoires de cellulaire au volant me rappellent des souvenirs.


Ça s’est passé v’là à peut près 2 ans. Je travaillais comme technicien support informatique sur la route pour la Banque Laurentienne. Une job assez chiante merci, mais faut ben manger.


J'étais en route vers St-Hubert (un genre de p'tit village dans l'sud) pour répondre à un appel; un client de la banque assez payant était dans la merde et je me devais de le satisfaire pronto.


En route vers la succursale de St-Hubert, mon cellulaire sonne:

Bli-Bli-Bli – Bli-Bli-Bli

C'était à la bonne époque où l'on pouvait parler au cellulaire en conduisant sans risquer de faire multiples capotages et de tuer des gens par milliers.

- Allô?
- Dianne svp.
- Dianne? Y'a pas de Dianne ici. C'est un mauvais numéro madamme.
- Ok.

Je suis presque habitué puisqu'avec mon nouveau cell, je pogne plus de mauvais numéros que de bons. Ce qui m'fait chier dans tout ça, c'est que ça me coûte des frais à chaque fois qu'une connasse se trompe. J'ai à peine le temps de redéposer le téléphone sur le siège du passager.

Bli-Bli-Bli – Bli-Bli-Bli

- Allô.
- Dianne svp.
- Y'a pas de Dianne. Ici, c'est le 789-1234 (numéro fictif bien sûr...). Vous vous êtes encore trompé madamme.
- Ok


Osti. Elle aurait pu au moins s'excuser!! Déranger l'monde de même pis finnir avec un p'tit « ok ». Sti d'conne. À force de gosser avec c'te femme, j'ai failli manquer l'échangeur de l'autoroute. Une chance que je suis un conducteur compétent et averti (au dessus de la moyenne bien sûr) étant capable de tenir un volant tout en m'obstinant au cellulaire (lire mâcher de la gomme et marcher en même temps).

N'empêche que je commence à être crissement tanné de m'faire écoeurer. J'ai pensé éteindre le téléphone mais mon boss (salut Martin) voulait pouvoir me rejoindre pour me donner les coordonnes de mon prochain client (au cas où le département de support à distance n'arrivait pas à régler le problème au téléphone, c'est moi qui y va) et comme je suis un employé modèle (tousse-tousse), j'ai fait de gros efforts pour contenir ma rage au cellulaire...

Bli-Bli-Bli – Bli-Bli-Bli

- ÉÉÉÉLLÔ!
- J'peux parler à Dianne svp.
- EILLE LÀ!
- ... (silence)
- Ça va faire. Check ton numéro pis va faire chier quelqu'un d'autre!!

CLAAACK!

Raccrocher au nez de quelqu'un avec un cellulaire flip, c'est toujours cool. Avec un petit geste du poignet, la partie supérieure se rabat sur le clavier numérique et tu ressemble assez vite au Capitaine Kirk qui vient de demander à Scotty de se faire beamer dans l'vaiseau. Sauf que là, j'suis pas cool pantoute. En faite, je fume. J'suis tellement tanné de c'te femme là que j'ai envie de crisser mon cell par la fenêtre.

Comme il commence à faire vraiment chaud dans l'char, je m'ouvre une craque de fenêtre, ce qui aide à décompresser et à me préparer mentalement à la job qui s'en vient: arriver à la succursale, mettre le client à l'aise, prendre en charge le problème... Je m'énumère les étapes pour que tout se passe bien et que je n'ai pas de crise à gérer, comme ça, je vais partir plus tôt (si possible) et arriver à la maison tôt.

Bli-Bli-Bli – Bli-Bli-Bli

Ah ben là tab$*%&$*%&!! Pas moyen d'avoir la paix icite!! Là c'était le boute. C'te femme venait de faire ma journée. J'pogne le téléphone et j'y fait comprendre à la King-Kong que j'en ai plein mon truck de m'faire déranger. J'y lâche un cri de la mort:

« AAAAAAAAAHHHHHHHAAHHHHAHHHHIAAIAAEEEEEAHHAAAA »
CLAAACK!

Quin ma maudite!

Par le temps que j'arrive à St-Hubert, les quatre fenêtres de mon char son grande ouverte. Tout va bien, je suis cool, pas d'problèmes, je suis un professionnel, tout est sous contrôle. Grande respiration, « mets ça derrière toi mon Mat », on va travailler.

Je rencontre le client, parles-parles jase-jase, fix son problème et je sort de là en moin d'une heure. Yeah! J'va arriver tôt à la maison... Sauf que... J'va appeler mon boss pour voir si j'ai un autre client ou si je rentre.

- Allô.
- C'est Mathieu.
- Hey salut Mathieu, t'es encore à St-Hubert?
- J'ai finni avec le gars de St-Hub. Toute est beau.
- T'as faite ça vite.
- Moi too j't'aime Martin.

(Ben quoi faut ben romancer un brin...)

- Tu lui as tu donné un autre laptop ou t'as réussi à trouver le bug?
- J'ai fixé le problème, c'était sa AirCard. (une AirCard, ça sert à se brancher à internet à travers un réseau cellulaire, genre Telus ou Rogers)
- C'est bon.
- As-tu autre chose? Un autre client? Une autre place qui faut que j'me rende?
- Non, finalement le département de support on réussi régler ça, faque ta journée est finni, va-t-en chez vous. Eille, en passant, redonne-moi ton numéro. J'ai essayé de t'appeler tantôt et la personne qui à répondu m'a fait un de ces cri de la mort. J'ai dû faire un faux numéro.

2 comments:

Patricia & Éric said...

Des histoires comme ça Mathieu, j'en redemande encore et encore !!!!

bon week-end !!

Patricia-qu'yé-ben-gênée-de-pas-avoir-donné-suite-à-notre-date-de-souper....

Danielle said...

Mathieu, j'pense que t'es fou!!! Là j'ai rit ça s'peut même pas!